La Princesse Endormie [PV : Dmitrii + Naminé + Camille Skyloft]

J'eus un léger sursaut lorsque Saphir évoqua le fait que nous avions raison... Tous les deux... Senjougahara et moi... Il m'avait donc entendu malgré le fait que je m'étais plus faite cette réflexion pour moi-même qu'elle ne devait être entendue... J'aurais même préféré que personne ne sache que j'avais dit cela... Je me pinçais légèrement la lèvre inférieur mais me repris rapidement.

Saphir expliqua alors ce qu'il était plus précisément... Tandis qu'une présence ténébreuse se faisait de plus en plus forte... Il cherchait à montrer sa puissance.
Il parla ensuite que lui et ses semblables avaient une vision différente du bien et du mal que nous... A vrai dire, je ne distinguais ni l'un ni l'autre puisque j'appartenais à la fois à la Lumière et aux Ténèbres... Enfin, cela devait être une autre histoire, non ?

Le Génie et l’Éfrit eurent ensuite une discussion... Je me demandais, pendant ce temps, comment les deux se connaissaient car ils étaient bien différents l'un de l'autre ! Le premier était dynamique, joyeux, drôle, plutôt attachant, et pensait aux autres, tandis que le second semblait prétentieux, aux premières impressions qu'il donnait, froid, inapprochable, avec un certain égo... Une personne plutôt détestable en fait... Enfin, pour moi...

Et pourtant, malgré toutes mes pensées, Saphir se montra "convivial" en nous proposant de quoi boire... Je n'aimais vraiment pas sa façon de parler, sa voix...

"Merci, mais non merci... Je n'ai pas soif..."

Répondis-je d'une voix claire et nette, ce qui m'impressionna car je m'attendais à ce qu'elle soit plus tremblante et timide. Au moins, cela montrait que j'essayais de ne pas être impressionnée, bien qu'au fond de moi, je n'étais pas très à l'aise...

- Hum… Il sort d'où ce… cette boisson ?
- Des plus délicieux cépages, cultivés sous un soleil resplendissant par de véritables artistes. Je n’ai jamais rechigné devant un bon vin.
- Merci, mais non merci… Je n'ai pas soif…
- Saphir, ça suffit, maintenant, gronda le Génie. Mais enfin, je ne te reconnais pas ! Que t’est-il arrivé ? Et depuis quand tu es affilié aux Ténèbres ?
Saphir eut un petit rire étranglé et passa un doigt bagué sur la pierre sur son front.
- Comment dire non à de nouveaux pouvoirs ?
- Quoi qu’il en soit, tu vas dégager de là, de gré ou de force ! S’exclama Senjougahara. Ça va deux minutes, les égoïstes prétentieux dans ton genre !
Si la remarque choqua le Génie, elle eut l’air d’amuser beaucoup l’Éfrit.
- Et comment comptes-tu t’y prendre, Senjougahara Raito ? Penses-tu réellement être le mieux placé pour me traiter de la sorte ?
L’interpellé tiqua : depuis qu’il avait quitté son monde, personne n’avait jamais appelé l’adolescent ainsi et lui se s’était jamais présenté sous ce nom. Cela contribua à l’énerver. Il arma sa Clé d’un geste sec.
- Doucement, Senjou, souffla alors le Génie, il n’est pas dans son état normal. Quelque chose cloche, je n’aime pas du tout son regard.
- État normal ou pas, on va lui mettre une dérouillée.
- J’ai hâte de voir ça, lâcha Saphir en balançant son verre de vin contre le mur si finement ciselé.
- … Bon, il n’est vraiment pas dans son état normal. Le Saphir que j’ai connu peut être prétentieux, sadique et opportuniste mais ne gâcherait sûrement pas du bon vin.

L’Éfrit avança vers le groupe, souriant et malsain.

Thème musical ♪ Sapphire :

Saphir, l'Éfrit Corrompu - données:

L’adolescent aux cheveux blonds mit deux bonnes secondes à se rendre compte de son erreur : l’Efrit esquiva sans peine la boule d’énergie, avant de rétorquer immédiatement par une boule de feu.
- Tu as intérêt à remonter le niveau, petit ; tu ne me feras jamais sortir d’ici avec de si faibles moyens, ricana Saphir.

Bon, c'était rassurant de se dire que le vin n'était pas "produit" par la Princesse. Cependant, l'échange qui suivit entre l'Éfrit et le Génie était bien moins rassurant.
"Comment dire non à de nouveaux pouvoirs ?"
Dmitrii fixa longuement Saphir et cessa de prêter attention aux dires de ses compagnons. Il est corrompu et il le sait. Mais il ne veut pas revenir en arrière. Il sait qu'il est un monstre. Il sait ce qu'il fait endurer à cette innocente. Mais le pouvoir est trop grisant pour vouloir faire marche arrière... L'adolescent aux cheveux blancs ne put s'empêcher d'imaginer la situation. Et moi ? Est-ce que je ferais marche arrière si ça m'arrivait ? Il regarda sa main gantée par la combinaison. Il sentait ses veines palpiter, attendant l'instant où il allait lâcher le monstre qui sommeillait en lui. Est-ce que j'ai fait marche arrière ?
Il fut soudainement coupé dans ses pensées par une boule d'énergie qui fusa en direction de l'Éfrit. Ce dernier ricana en envoyant une boule de feu à son assaillant. Dmitrii ne réfléchit pas. Il bondit sur Senjou pour le plaquer au sol lui évitant l'impact de la boule de feu.
"Tu crois pas qu'il est assez grand pour esquiver tout seul ?"
Dmitrii ne releva même pas la réplique provenant de son épaule droite.
"Hum... Rapide..." dit Saphir en souriant.
L'adolescent aux cheveux blancs jeta un coup d'œil au Génie, cherchant chez celui-ci un signe d'approbation. Le Génie, de son côté avait arrosé le feu. Faudrait pas qu'en plus, la Princesse se tape une inflammation ! Son regard ne croisa pas celui du jeune homme qui décida qu'il n'avait finalement pas besoin d'une quelconque approbation. Il fit un mouvement des épaules et... Rien ne se produisit.
"Euh, pourquoi ma veste tombe pas, là ?
- T'as une combi !
- Merde ! Tu crois que je peux l'enlever ?
- Pas sûr... répondit un diablotin.
- Mais elle a été faite par le Génie cette combi, elle s'adaptera peut-être à ta forme féline !
- Mouaha, ça va être marrant, un chat habillé !
- L'air con, ouais, je peux pas risquer ça !
- Tu tiens trop à ton apparen..."
Une boule de feu fusa à nouveau en direction du groupe, bien plus grosse que la première. Le Génie matérialisa alors un bouclier devant eux, les protégeant de l'attaque.
"Bon, de toutes manières, face à du feu, ma forme de fauve, c'est pas top, admit Dmitrii à haute voix, Génie, il a bien un point faible, ce gars ?"

A ce que j'avais compris des dires du Génie, Saphir n'était pas un être aussi arrogant et désagréable qu'à présent. Cela expliquait donc la raison pour laquelle il avait été si surpris de retrouver son ami en voyant à quel point il avait changé et aussi pourquoi ils se connaissaient et avaient de plutôt de bonnes relations. Enfin, cela devait être avant, puisque le Génie disait ne plus reconnaître l’Éfrit.
J'écoutais la conversation entre les deux, me demandant bien ce que je pouvais faire, car je ne me sentais pas trop à l'aise ; j'avais l'impression que la tension montait.

Et Senjougahara n'arrangea rien en s'exclamant, ce qui m'avait légèrement fait sursauter. De plus, il attaqua Saphir qui n'eut aucun mal à l'esquiver.

Je grimaçais derrière la visière de mon casque. Cela allait mal se finir... J'étais certaine que le Djiin n'allait pas hésiter à envoyer à son tour une attaque - ce qui était plutôt une réaction normale - et je n'étais pas vraiment prête à faire face à une créature super-puissante. Je regrettais presque d'être venue... J'aurais dû restée dans le vaisseau car j'étais devenue une gêne. Pourquoi n'avais-je pas fermé la bouche et demandé à rester dans le véhicule pour le surveiller ! Reprends-toi ! Ce fut ma parole d'encouragement pour me dire que j'avais pris la bonne décision et que je ne devais pas regretter ce que je venais de faire.

Saphir ne cessait de lancer des sorts de feu de plus en plus forts, que le Génie contrait et nous protégeait aussi. Dmitrii demanda alors si l’Éfrit avait bien un point faible. Je fus prise de je-ne-sais-quoi, mais en tout cas, je lançais soudainement, d'une voix assez faible pour que seuls mes trois compagnons m'entendent - bien que je me doutais en quelques sorte que Saphir allait m'entendre puisqu'il avait réussi à le faire quelques courts instants plus tôt alors que j'avais à peine levé le ton - :

"Et le cristal sur son front. Ce ne serait pas son point faible ? Il l'a obtenu en s'alliant avec les Ténèbres ? A moins que... Il l'avait déjà auparavant, Génie ?"

- Et le cristal sur son front. Ce ne serait pas son point faible ? Il l'a obtenu en s'alliant avec les Ténèbres ? A moins que... Il l'avait déjà auparavant, Génie ?
- Euh, non, pas à ma connaissance, fit le Génie, tout en parant, de justesse, une nouvelle attaque. Tu crois que le cristal est la cause de ce changement ?
- Y’a qu’une seule façon de le savoir ! Lâcha Senjougahara ; l’instant d’après, l’adolescent se ruait vers l’être de ténèbres et de flammes.
- Senjou, les armes ne peuvent rien contre lui ! C’est un Efrit, seule la magie est efficace ! Eut le temps de lui hurler le Génie, avant qu’une nouvelle vague de flammes ne s’abatte sur son bouclier. Oh, ça sent vraiment le roussi, ici ! Dmitrii, Namine ! Essayez de l’asperger avec ça ! Je vous couvre ! Deux lances à incendie apparurent alors, reliées à d’épais tuyaux bleus. Il ne s’agissait pas d’armes à proprement parler, cependant le Génie ignorait quelle était la portée réelle des pouvoirs de ses deux coéquipiers ; dans le doute, il préférait donc leur confier des tâches qu’il supposait à leur hauteur. Bien entendu, il n’était pas contre une initiative de la part des deux adolescents.

Pendant ce temps, Senjougahara s’évertuait à bombarder l’Efrit, tantôt de boules d’énergie, tantôt de rayons. Le Pistolet à Grappin lui permettait de voleter à travers la pièce, lui évitant ainsi les monstrueux piliers de feu générés par Saphir. La température et la luminosité n’avaient cessé d’augmenter depuis le début du combat et il devenait difficile de garder les yeux ouverts ; le feu s’était emparé des œuvres d’art, des tapis et des toiles, produisant une épaisse fumée âcre et noire qui emplissait l’air et les poumons. Il n’était pas aisé de viser le front de l’Efrit dans ces conditions.

L’adolescent finit par atterrir, la bouche sèche et la peau brûlante. Comment se débarrasser de l’Efrit ? En premier lieu, il fallait refroidir la pièce. Il bondit sur le côté, esquivant une déferlante de flammes qui s’abattit sur le mur et vint lécher langoureusement le plafond. En second lieu, trouver une faille dans sa défense. Cela pouvait éventuellement se faire par l’entremise des Portails. Une vive douleur à l’avant-bras lui arracha un cri. Senjougahara braqua son regard  sur la cause de la soudaine souffrance ; il constata, avec horreur, que le métal qui composait le bracelet d’or était en train de marquer sa chair d’une morsure rouge vif. Il fallait se hâter. Si seulement il pouvait éteindre le mur de flammes qui entourait l’Efrit…

Dmitrii regarda l'arme fournie par le Génie en haussant un sourcil. Ça m'a tout l'air d'une arme à distance... J'en ai pas vraiment l'habitude... L'adolescent aux cheveux blancs pointa l'arme en direction de l'Éfrit, appuya sur la gâchette et vit une gerbe d'eau déferler en direction de leur ennemi. Celle-ci fut brève mais puissante. Saphir ne fut pas atteint par l'eau, mais il s'aperçut du geste du garçon et lui envoya une boule de feu en signe de représailles. Le garçon, qui se tenait à côté de Naminé, saisit cette dernière pour la protéger en se jetant sur la droite pour esquiver les flammes. Il se releva dans la foulée, s'assura d'un regard que la jeune fille n'avait rien, et il courut, la lance à incendie à la main, en direction de Saphir.
Les flammes avaient empli la pièce plus que spacieuse et il était difficile de se déplacer à grande vitesse tout en évitant des langues dorées qui crépitaient dans un spectacle de toute beauté. Enfin, pour qui pouvait prendre le temps de le contempler.
Dmitrii jeta un regard vers le plafond et aperçut Senjou, qui semblait peiner à toucher leur adversaire, à cause des murailles de feu qui entouraient ce dernier. Le garçon aux cheveux blancs poursuivit sa course ; une fois assez proche des murs de flammes qui servaient de bouclier à l'Éfrit, il brandit sa lance à eau et appuya longuement sur la gâchette. Cela eu pour effet de prolonger la giclée d'eau qui, peu à peu, affaiblissait les langues rougeoyantes. Bientôt, le mur brûlant s'ouvrit en une fine brèche qui ne tarda pas à s'agrandir en un trou béant. Dmitrii voulut jeter un regard à Senjou, pour s'assurer que celui-ci avait remarqué la situation, malgré le fait qu'il virevoltât entre les colonnes de feu. Cependant, le garçon aux cheveux blancs n'eut pas le temps de jeter un quelconque regard en arrière étant donné ce qu'il vit lui arriver dessus : Saphir, dont le visage était déformé par la chaleur ambiante, et très certainement aussi par la colère, jeta sur le garçon une véritable tornade de feu. L'adolescent s'engouffra dans la brèche en se jetant sur la gauche, espérant esquiver ainsi la violente brûlure. Cependant, la tornade était épaisse et si Dmitrii put échapper à la mort, il sentit la douleur, si particulière que procure une brûlure, lui envahir le bras et le flanc droit. Son cri fut avalé par le crépitement des flammes tandis que l'adolescent tombait violemment au sol.
Derrière lui, la tornade continuait sa progression. Merde, et si elle arrive sur Naminé et le Génie ? La douleur déchirante qui progressait sur son ventre l'arracha à ses pensées. Il toucha son bras droit et gémit. Il doit payer.
Il lâcha la lance à eau qui de toutes manières avait vu son tuyau brûlé par la tornade et il se mit à courir vers Saphir, avec une ardeur sans pareille. L'Éfrit, qui pensait s'être débarrassé de lui avec la tornade ne remarqua pas immédiatement son arrivée. Cependant, quand Dmitrii fut à quatre mètres de son but, Saphir fit soudainement volte-face et fixa l'adolescent. Celui-ci ne marqua aucun arrêt et se jeta sur son adversaire en brandissant son glaive qu'il avait sorti durant sa course.
"Il est malade, tu crois ?
- On va prendre cher, cette fois-ci !
- On lui avait même pas donné de conseils à la con !
- Ça craint, il a même plus besoin de nous pour faire l'idiot et nous mettre en danger en nous fourrant dans des situations pourraves...
- Il est malade, c'est sûr...
- En tout cas, faut voir le bon côté des choses : il crée une putain de diversion, là !
- Ah, ça pour sûr : glaive + main + rapidité + inconscience = diversion ! Le seul bémol c'est que ça peut aussi entraîner... Tu sais...
- Mais nan, voyons, on s'est déjà fourré dans des situations pourries !
- Celle-là, quand même... Elle craint vraiment...
- Nan... On est invincible ! On peut pas... Mourir...
- Honnêtement, je vous avoue que je flippe un peu aussi, les gars..." murmura Dmitrii en abattant son glaive sur les flammes que venait de dresser Saphir autour de lui.

La magie était donc la faiblesse de l’Éfrit... Ma Keyblade ne serait donc d'aucune utilité alors dans ce combat... C'était bon à savoir. Au moins, je pouvais utiliser des compétences où j'étais plutôt forte. Comment pouvions-nous faire pour atteindre le front de Saphir alors qu'il n'arrêtait pas de lancer des sorts de feu au point d'en brûler toute la pièce ? J'espérais que cela n'atteignait pas trop la Princesse Jasmine et qu'elle ne souffrait pas de ces brûlures. Depuis combien de temps avait-il décidé d'élire le corps de la jeune femme comme domicile ?

En tout cas, Senjougahara était déjà plongé dans la bataille, tandis que le Génie fit apparaître deux lances à eau dont une qui atterrit dans mes mains. Je la regardais quelques instants avant de me demander comment j'arriverais à me servir correctement de cet objet... Je ne m'étais jamais servie de cela. Je pouvais sans doute arroser un peu de feu avec. Mais j'avais aussi ma propre magie. Après tout, j'avais la capacité du brasier et du glacier, fusionnés, les deux donnaient de l'eau ! Mais étais-je réellement capable de faire cela ? Oui ! Si je croyais en moi, je pouvais le faire !

Alors que j'étais plongée dans mes pensées, je ne vis pas la tentative d'attaque de Dmitrii sur Saphir. Et je sentis soudainement que le jeune homme me tira vers lui pour éviter une boule de feu de la part de l’Éfrit ce qui me surprit grandement.

Je me redressais finalement et observais les garçons qui se battaient vaillamment contre Saphir. Et moi... Qu'est-ce que je faisais en attendant ? Rien ! Aussi, je ne savais pas vraiment quoi faire...
Alors je demeurais bêtement sur place.

Puis, au bout d'un moment, je jetais un regard sur la lance à eau. Je serrais les poings ainsi que les dents. Il fallait que j'agisse ! Je tendais alors mes bras devant moi tout en baissant les paupières, essayant de me concentrer le plus possible, malgré les bruits de la bataille et les crépitements du feu qui se faisait de plus en plus présent, au point d'en rendre l'atmosphère désagréable, voire, insupportable.

Finalement, je lâchais deux puissants sorts : un glacier et un brasier qui ne tardèrent pas à se transformer en eau pour éteindre le plus de feu possible dans la pièce. Suite à cela, j'enchaînais rapidement avec un sort de Soin + sur tout le groupe, avant de lancer un dernier sort de foudre sur Saphir, histoire de l'attaquer un peu, espérant pouvoir aider les autres ainsi.

Je finis par tomber sur mes genoux, légèrement épuisée. Mais cela ne dura que quelques instants, car je m'étais déjà remise sur pieds tout en ayant saisi la lance pour finalement l'utiliser afin d'éteindre les dernières flammes. Espérons que cela affaiblisse Saphir et que Senjougahara et Dmitrii aient moins de mal à l'attaquer !

Bien entendu, les lances à incendies s’avérèrent rudement efficace contre les flammes et le Génie se félicita d’en avoir eu l’idée ; les pistolets projetaient, avec une puissance formidable, une eau froide qui avait pour effet de noyer les brasiers ardents et refroidir les fumées âcres ; progressivement, l’incendie était maîtrisé et l’air en devenait plus respirable. Il regretta cependant de ne pas avoir prévu de tenue ignifugées et renforcées pour lui-même et ses protégés.
Du coin de l’œil, l’esprit bleuté tâcha d’ailleurs de surveiller ces derniers : il eut la désagréable surprise de constater que Namine gâchait plus ou moins inutilement son capital magique en cherchant à générer un sort Brasier au beau milieu de la tourmente déjà suffocante et que Dmitrii avait décidé d’attaquer, au corps-à-corps et avec une arme dite « normale », un Éfrit averti et insensible aux armes, justement, dites « normales ». Quant à Senjougahara, l’adolescent à l’écharpe écarlate avait disparu dans les flammes sans même attendre ses coéquipiers et n’avait pas réapparu depuis. Par bonheur, la fillette blonde fit preuve d’un peu plus d’ingéniosité en utilisant un sort de Soin sur le groupe.

Les blessures de Dmitrii se résorbèrent alors qu’il bondissait sur l’Éfrit, le glaive au poing. Saphir, dont les vêtements trempés et partie calcinés produisaient, sous l’effet de la chaleur émanant de son corps, une épaisse vapeur blanche, se retourna ; des étincelles crépitaient entre ses doigts séchant à une vitesse folle. Une folie meurtrière brûlait au fond de ses yeux ; à moins que ce ne fût seulement le reflet de la tempête de feu dans le noir vide de son regard. Pendant un court instant qui sembla durer une éternité, Dmitrii se tint en l’air, son glaive au-dessus de sa tête, cependant que des langues de feu avides de lécher sa chair s’étiraient et se distordaient autour de lui et que Saphir le dardait de son regard de prédateur sur le point de refermer ses mâchoires.
Les flammes derrière Saphir se fendirent soudain, brusquement découpée par un étrange vortex doré et grésillant ; une silhouette blonde au visage noirci par la cendre et la suie en surgit, et referma ses bras autour des épaules de l’Efrit, le privant de sa mobilité. Le glaive s’abattit, avec un choc sourd, en plein sur la pierre noire laquelle se fendit.

Un hurlement inhumain résonna alors, tandis qu’une onde de choc propulsait les deux garçons au loin. L’espace sembla alors se distendre et s’élargir autour de l’Éfrit cependant que les sons résonnaient de manière déformée ; les couleurs, quant à elles, s’inversèrent brusquement : les peaux prirent une teinte bleu foncé, la combinaison rouge de Senjougahara devint bleue tandis que celle de Namine prenait une couleur beige. Pendant une demi-seconde, la réalité devint parfaitement méconnaissable.
Puis l’espace, à la manière d’un élastique, se résorba, les sons et les couleurs reprirent leur forme originelle.

Au milieu de l’incendie agonisant, sur le sol souillé par la cendre mêlée d’eau, au milieu des débris fondus et calcinés d’œuvres d’art, gisait un Saphir inconscient. Là où brillait la gemme d’un éclat froid ne restait qu’une plaie béante et de petits tessons de verre brisé.

Le combat était fini. https://www.youtube.com/watch?v=bWhZuq54ZxI


[Yo, à partir de maintenant, si ça ne vous gêne pas, je me réserve le droit exclusif de jouer Saphir ; vous pouvez jouer d'autres PNJ, mais pas celui-là]

Dmitrii sentit la douleur dans son côté droit s'apaiser tandis que Senjou descendait en direction de Saphir. À partir de cet instant, tout se passa en une fraction de seconde : l'Éfrit, immobilisé par le garçon aux cheveux dorés, vit se rapprocher et s'écraser violemment une lame épaisse sur son front, brisant la pierre incrustée dans sa peau. Puis, de manière toujours aussi brutale et rapide, Dmitrii se vit propulsé, tout comme son compagnon, à des mètres de Saphir tandis que leur environnement subissait d'étranges transformations. Le garçon aux cheveux blancs ne comprit pas ce qui passait lorsque les couleurs autour de lui prirent une toute autre teinte tandis que les objets lui apparaissaient déformés, mais bientôt, tout revînt à la normale. Il se releva de sa chute et jeta un regard vers la source de l'onde de choc qui à présent gisait à terre, blessée au front. Puis, il se dirigea vers Senjou. Il a dû tout prendre de plein fouet.
"Eh, ça va, mec ?" demanda-t-il à son ami en lui tendant une main comme soutien.

Tout se passa rapidement par la suite... J'eus du mal à suivre ce qu'il se produisait depuis ma place, étant un peu trop à l'écart du combat.
Soudain, tandis que je continuais de tenir fermement la lance à incendies, une violente onde de choc se fit sentir dans toute la pièce, accompagnée d'un cri terrifiant. Je pus voir les deux garçons se faire propulser. J'espérais qu'ils n'étaient pas blessés. Il me restait encore assez de magie pour lancer un nouveau sort de Soin. Après tout, j'étais plus spécialisée dans la magie que le combat au corps-à-corps.

Tout devint étrange autour de nous... Que ce soit les sons, les couleurs... Cela pouvait perturber n'importe qui. Je me bouchais tout simplement les oreilles, ne pouvant supporter les bruits.
Quand tout se calma, je les écartais de moi et constatai que ce qui était, quelques instants plus tôt, un puissant Éfrit était devenu un corps gisant sur le sol, inconscient. Cet étrange cristal semblait vraiment lui conférer de puissants pouvoirs...

Je posais à mes pieds la lance et m'approchais de Senjougahara et Dmitrii. Et maintenant... Qu'allait-il se passer ?

[Salut les kiddos,
Après une longue période de réflexion, j’ai décidé de quitter le forum. Définitivement.
J’ai donc également décidé de mettre un terme à ce rpg, afin que nous puissions tous passer à autre chose.

Je reposte mon dernier message avec une fin alternative ; ce rpg pourra être archivé.
Bonne continuation.]



- Ça va ? Rien de cassé ? Naminé, tu vas bien ? Oui ? Dmitrii ? Senjou ? Senjou !
- Oui, je vais bien, arrêtez de hurler, répondit l’intéressé en se massant son crâne endolori. Bon sang, c’était quoi, ça ?
Par « ça », le jeune homme aux cheveux miel faisait référence à l’étrange implosion de l’espace et au son beaucoup trop grave et saturé qui avait déchiré l’air. Malheureusement, personne ne semblait détenir la réponse tant espérée.

Un grognement se fit alors entendre dans leur dos : Saphir, baignant dans les lambeaux de ses vêtements trempés, se redressait mollement.
- Saphir ? Interpela timidement le génie, pendant que Senjougahara armait automatiquement son bracelet.
- Oh, j’ai une de ces gueules de bois… Répondit l’Efrit en posant un œil vitreux sur les décombres autour de lui.
- Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ici ?
- Eu-euh… Grosse soirée bien arrosée ?

Le Génie fixa l’Efrit avec une mine circonspecte. Ne se souvenait-il donc de rien ? Devant la réalité de cette épineuse situation, son expression fut vite remplacée par un sourire bienveillant cependant que l’esprit se faisait un devoir d’expliquer au pauvre Saphir la raison de cet affreux carnage. La mine de l’Efrit n’eut de cesse de s’allonger tout au long du discours.
- Oh, lâcha-t-il finalement, déconfit. Vous m’en voyez navré…
- Mais comment as-tu pu avoir l’idée de te coller cette pierre dans le front ? Demanda le Génie, plus par réelle inquiétude que par esprit de réprimande.
- Je ne me souviens pas… Marmonna son interlocuteur, penaud. J’errai dans des ruines…
- Toi et ta passion pour les ruines…
- Tous les Efrits ont une passion pour les ruines, rétorqua amèrement Saphir. J’errai donc dans des ruines au sud du désert lorsque j’ai trouvé un bien étrange autel… J’ignore à quelle divinité il était dédié mais il contenait une pierre si belle et dont l’éclat était si… Ses yeux, lesquels avaient d’ailleurs perdu leur noirceur pour une teinte orange flamboyant, brillèrent de convoitise. Magnifique… Senjougahara devina la fin de l’histoire avant même que Saphir eût commencé une nouvelle phrase. L’Efrit poursuivit : alors je l’ai prise pour ma collection. À partir de là, je ne me souviens pas de grand-chose…
- Cette histoire n’est vraiment pas claire, commenta finalement le Génie, songeur. Il resta silencieux quelques secondes, puis reprit d’un ton enjoué : et pour la princesse, alors ?
- Ah, la princesse. Eh bien… Mon Palais est détruit, mes précieuses œuvres ont été réduites à l’état de cendre… Je crois que je n’ai plus rien à faire en ces lieux… Ceci dit, il me semble que vous me devez un logement.
- Pardon ? S’étrangla le Génie.
- Je veux bien croire que j’ai tout fait brûler moi-même, cela ressemble en effet beaucoup à ma marque de fabrique. Mais je n’aurais rien fait de tout cela si vous n’étiez pas venus m’embêter. Donc, je veux bien partir… Mais j’exige qu’on me trouve un nouveau logement. Rester dans un anneau, très peu pour moi. Et de toute façon, ajouta-t-il avec un sourire carnassier, ce ne sera jamais qu’une contribution de plus pour rembourser la looongue liste de tes dettes…
- Bon bon, ça me semble honnête… On va voir ce que l’on peut faire, grommela le Génie.

L’instant d’après, le petit groupe regagnait le vaisseau, Saphir sur les talons.
Ce fut avec une joie immense que les médecins et le Sultan assistèrent au réveil de Jasmine, laquelle avoua d’ailleurs ne se souvenir de rien sinon de terribles brûlures à l’estomac. Le Sultan récompensa les aventuriers et leur fit mille compliments, cependant que la joie lui arrachait de chaudes larmes.
Le Génie partit faire son rapport à la Reine Minnie, qui accueillit la nouvelle avec enthousiasme. Son regard s’assombrit cependant lorsque l’être bleu lui parla des ruines et de la pierre de corruption.

Quant à Senjougahara, il partit sans demander son reste, le feu de la passion au ventre et des rêves d’aventures plein la tête.

Fin de La Princesse Endormie